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assistant pédagogique
24 novembre 2005

L'autobiographie

L'autobiographie : un genre littéraire

I) Généralités

Définition

Étymologiquement, le terme vient des trois mots grecs suivants : autos (soi-même) ; bios (la vie) et grafein (écrire). Une autobiographie est donc un récit dans lequel une personne raconte sa propre vie.

II) Les caractéristiques de l'autobiographie

1. Un récit rétrospectif de sa propre vie

Toute autobiographie prend pour personnage central l'auteur lui-même de l'oeuvre, et lui seul. Tous les événements n'existent que par rapport à lui. Tout est rapporté selon son point de vue. Une autobiographie est toujours un récit rétrospectif, c'est-à-dire le récit d'événements passés de la propre vie de l'auteur. Il arrive que l'auteur se réfugie derrière un pseudonyme (prénom ou nom de famille imaginaire) : le récit reste autobiographique si les événements sont ceux qu'a vécus l'auteur.

Une autobiographie passe nécessairement par le récit de l'enfance de l'auteur, de manière plus ou moins brève, car l'enfance constitue un moment essentiel de la vie, celui où se forge la personnalité du futur adulte.

Par la suite, l'auteur choisit d'insister sur certains épisodes ou d'en passer au contraire d'autres sous silence. Ces choix sont significatifs de la personnalité de l'auteur et de son projet autobiographique.

2. Le pacte autobiographique

Lorsqu'il publie son autobiographie, l'auteur passe une sorte de pacte avec son lecteur, appelé "pacte autobiographique" : il s'engage à dire le vrai ; il convie son lecteur à juger le récit en fonction de son authenticité. Il se pose à la fois comme auteur, narrateur, personnage principal du récit, respectant la règle implicite de la vérité. Le lecteur, de son côté, devient témoin, juge, confident, voire complice de l'auteur dont il lit la vie.

Toutefois, il est évident que ce souci avoué de sincérité comporte des limites : le souvenir est toujours sélectif et subjectif ; il y a toujours interprétation et mélange entre souvenir et imaginaire. Consciemment ou non, l'auteur omet certains détails, en enjolive d'autres, les invente même, parfois... Certes, l'auteur rend compte de sa vie, mais il la reconstruit en même temps. On peut donc toujours s'interroger sur la sincérité de l'auteur, car une autobiographie n'est pas seulement un inventaire neutre, objectif, des événements de la vie de l'auteur.

3. Les enjeux de l'autobiographie

On peut s'interroger sur les raisons qui poussent quelqu'un à publier son autobiographie. Ces raisons sont de deux types : les unes concernent la relation que l'écrivain entretient avec lui-même ; les autres sa relation au lecteur.

a) L'autobiographie comme miroir

Écrire le récit de sa propre vie peut, vis-à-vis de soi-même :

- constituer un plaisir : le plaisir de revivre des moments passés ; l'auteur contemple sa vie, souvent en particulier son enfance, avec une joie mêlée de nostalgie. Il peut éprouver ainsi l'impression d'arrêter le cours du temps, voire de l'inverser, puisqu'il peut, grâce à la réminiscence, retrouver les moments privilégiés qu'il a vécus dans un passé pourtant révolu.

- répondre à un besoin : le besoin de comprendre, d'analyser par l'intermédiaire de l'écriture, ce qu'on a vécu : on nomme introspection ce souci d'analyser sa propre vie ; dans certains cas, l'auteur éprouve le besoin de chercher un sens à sa vie ; de résoudre une crise personnelle.

b) L'autobiographie comme témoignage

Écrire le récit de sa propre vie peut également, vis-à-vis des lecteurs :

- correspondre à un désir : le désir de laisser un témoignage des événements

dont on a été témoin, aux yeux de la postérité.

- répondre à un besoin : le besoin de laisser un autoportrait qu'on juge plus fidèle que ceux que d'autres peuvent dresser de soi ; dans certains cas, le besoin de se justifier aux yeux de la postérité, lorsqu'on estime avoir été mal jugé par ses contemporains.

III) Les genres apparentés à l'autobiographie

1. Le journal intime : c'est un genre littéraire pratiqué par bien des gens : contrairement à l'autobiographie, le journal intime ne propose pas, en général, de retour en arrière, mais les événements y sont racontés au jour le jour, nourris de commentaires personnels. Le journal intime n'est pas d'abord écrit pour autrui ; d'où la difficulté qu'on peut éprouver à le lire : il n'a pas d'autre destinataire que l'auteur lui-même (sauf si l'auteur décide de le publier : c'est un "faux journal", dans ce cas). On appelle diariste l'écrivain qui tient un journal intime.

2. La correspondance : comme le journal intime, la correspondance entre deux personnes n'a pas pour but premier d'être publiée et lue par le public. C'est souvent après la mort d'une personne célèbre que son entourage accepte de publier une partie de sa correspondance, lorsqu'il apparaît que les lettres qu'elle contient éclairent la personnalité de leur auteur sous un jour intéressant pour la postérité.

3. Le roman personnel, ou autobiographie romancée : C'est un récit écrit à la première ou à la troisième personne ; mélange d'événements réels et d'autres, fictifs, l'autobiographie romancée transfigure, recompose le réel ; dans ce type d'ouvrage, l'auteur ne conclue pas de pacte avec son lecteur, puisqu'il ne s'engage pas à rendre compte véritablement de ce qu'il a vécu.

4. Les mémoires : Ils constituent un témoignage sur l'époque à laquelle on a vécu, sur les hommes qu'on a côtoyés, sur les événements auxquels on a participé. Va et vient entre l'histoire personnelle et l'histoire collective. Le mémorialiste se veut objectif : il veut apporter un témoignage fiable pour les historiens de demain auxquels il veut transmettre sa vision personnelle de la période à laquelle il a vécu.

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